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1er décembre 2005 Vincianne DESPRET «Pourquoi les éthologistes d’aujourd’hui découvrent-ils des animaux plus intelligents que les éthologistes d’hier?» Synopsis L’histoire de nombre d’animaux témoigne d’une évolution curieuse : les babouins qui, dans les années trente, montraient des comportements grossiers, rigides et stéréotypés sont aujourd’hui appelés les « sociologues à fourrure » ; les perroquets, autrefois bavards sans cervelle, parlent aujourd’hui à leur expérimentateur et utilisent avec brio les catégories abstraites ; et les chercheurs observent des oiseaux qui s’organisent de manière très compliquée, les obligeant à renoncer aux théories simplistes de la hiérarchie. Tous ces changements, pourrait-on dire, ne témoignent que de la non fiabilité des observateurs : autant de réalités que d’interprétations. Les terrains nous apprennent cependant tout autre chose : les pratiques de l’éthologie sont des propositions d’existence et de transformations concrètes. Certaines d’entre elles enrichissent la réalité, élargissent les répertoires. Et les animaux peuvent répondre, s’accorder à ces propositions, et les rendre robustes. C’est à la façon dont se négocient et se créent ces accords entre chercheurs et animaux que je souhaiterais m’intéresser, en explorant les diverses manières dont chacun, homme ou animal, se constitue comme « occasion » pour l’autre.
Vinciane Despret est philosophe et psychologue. Elle travaille au département de philosophie de l’Université de Liège et enseigne l’éthologie des sociétés animales à l’ULB. Elle explore la manière dont les pratiques transforment à la fois ceux qui les créent et ceux auxquels ces dernières s’adressent, que ce soit dans le domaine de l’éthologie («Naissance d’une théorie éthologique. La danse du cratérope écaillé»), ou dans ceux de la psychologie humaine et animale («Ces émotions qui nous fabriquent» ; «Hans, le cheval qui savait compter»).
- V. Despret, «Quand le loup habitera avec l’agneau», Paris, Les empêcheurs de penser en rond. - I. Stengers, «L’invention des sciences modernes», Paris, La Découverte. - D. Haraway, «Primate Visions», London, Verso. - S. Strum et L. Fedigan «Primate Encounters» (en particulier T. Rowell, A few peculiar primates, p. 57 ; B. Latour, A well articulated Primatology, p. 358), Chicago, Univ. of Chicago Press.
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