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Ce dossier se trouve dans son numéro 102 (sept. 2015), qui est consultable au format PDF (3.6Mo)
Colloque Penser la Science
L’évaluation de la recherche en question
Introduction :
L’évaluation de la recherche a connu des changements importants ces dernières années. Servi par l’extraordinaire développement des outils informatiques, le souhait d’ « objectiver » autant que possible les qualités respectives de candidats ou d’équipes qui concourent pour un même financement a mené à la mise en place d’un certain nombre d’indicateurs de performance qui, par leur valeur normative, produisent des effets plus ou moins souhaités sur la recherche, ses orientations, ses résultats, ainsi que sur l’exercice même du métier de chercheur. Ces évolutions ont suscité des analyses et aussi des réactions en sens divers.
Dans le cadre des Séminaires Ilya Prigogine "Penser la science" à l’ULB, deux journées sont consacrées à ce thème. La première, qui eut lieu le samedi 9 mai 2015, a tenté de réaliser un état des lieux. La seconde, qui s’est déroulée le vendredi 16 octobre 2015, a plus particulièrement envisagé des propositions alternatives par rapport à la situation actuelle. Cette journée s’est organisée en deux parties. La matinée fut composée d’exposés axés sur la possibilité d’améliorer tel ou tel aspect de l’évaluation (exposés d’Isabelle Stengers [ULB], Gabriel Colletis et Maryse Salles [Université de Toulouse], Pierre Marage [ULB]). L’après-midi prit la forme d’ateliers ouverts à tous, au sein desquels ont pu s’élaborer diverses pistes de propositions ou alternatives possibles. La journée s’est terminée par une mise en commun des résultats des différents ateliers.
Ci-dessous figurent une série de questions qui forment la toile de fond du colloque durant les deux journées :
- Quelles sont les justifications d’une plus grande standardisation de l’évaluation de la recherche telle qu’elle semble se dessiner, et comment en tracer l’évolution historique ? Quels sont les rapports entre l’évaluation de la recherche et le contexte économique actuel de celle-ci ?
- Comment le système d’évaluation fonctionne-t-il ? Quels sont les instruments actuellement utilisés pour l’évaluation de la recherche ? Quels types de recherches sont ainsi favorisées ou défavorisées ? Y-a-t-il une dominance inadaptée d’outils élaborés pour les sciences "dures" appliqués à de multiples domaines de la recherche ? Quelle est la place des autres facteurs que ceux liés aux publications normées dans les évaluations de chercheurs ?
- Quelles sont les conséquences sur les publications, sur les revues elles-mêmes ?
- Quel est plus précisément le rôle des facteurs d’impacts normés et informatisés, et avec quelles conséquences ? Comment cette importance de l’informatique se situe-t-elle par rapport à des évolutions que connaissent d’autres secteurs sous la "puissance du nombre" ?
- Quelles sont les conséquences pour les carrières de chercheurs, pour leurs projets, leurs motivations (avec un accent sur les jeunes chercheurs) ?
- En quoi l’évaluation est-elle en rapport avec les rôles que joue la recherche dans une société, et ceci à décliner pour différents types de recherche (sciences appliquées, naturelles, humaines, innovation, critique, ...) ?
- Jusqu’à quel point y a-t-il un alignement en Belgique francophone entre le FNRS, l’ERC, les universités ? Que retenir de la situation en Flandre et à l’étranger ?
- Y a-t-il une recherche de concentration de moyens au détriment d’une diversité (et quels en sont les résultats) ? S’agit-il d’une évolution nécessaire vu le sous-financement des universités ?
- Y a-t-il des changements sensibles dans le contexte européen étant donné la croissance faible de l’économie, le changement de la place de l’Europe dans le contexte mondial, et d’autres éléments structurels économiques et sociaux ?
- Quelles variantes et alternatives apparaissent dans les débats actuels ? Quelles alternatives sont pratiquées (dans tel ou tel système), avec quels résultats ? Quelles propositions nouvelles pourraient être faites ?
Programme :
Programme de la première journée
9 mai 2015
Session 1 : Les instruments d’évaluation de la recherche
(sous la présidence de Edwin Zaccai, ULB)
Session 2 : Les acteurs de la recherche et de son évaluation
(sous la présidence de Alain Eraly, ULB)
Programme de la deuxième journée
16 octobre 2015
Propositions et alternatives
- Quel usage faire des indicateurs ?
- Quel dialogue entre évaluateurs et évalués ?
- Quelle place pour les évalués en situation défavorable ?
- Comment évaluer l’interdisciplinarité ?
Comité scientifique et organisateur du colloque :
- Hugues BERSINI - directeur de l’IRIDIA à l’ULB
- Barbara CLERBAUX - professeur en Faculté des sciences, ULB
- Marek HUDON - professeur à la Faculté Solvay Brussels School, ULB
- Bruno LECLERCQ - professeur en Faculté de philosophie à l’ULg
- Benoît TIMMERMANS - chercheur FNRS et enseignant en Faculté de Philosophie et Lettres, ULB
- Edwin ZACCAI - professeur en Faculté des Sciences, ULB
A propos du séminaire Ilya Prigogine :
Les séminaires Ilya Prigogine « Penser la science » sont organisés par l’Université Libre de Bruxelles afin de promouvoir échanges et débats appelés à nourrir une culture des sciences – de toutes les sciences, dans leur diversité vivante.
Ils s’adressent aux étudiants, aux chercheurs, aux enseignants et à toutes les personnes concernées par les rapports des savoirs - tout particulièrement les enseignants et futurs enseignants du secondaire et les doctorants, au seuil d’une carrière dédiée à la science.
Ils portent le nom d’Ilya Prigogine, afin d’honorer la mémoire de celui qui ne fut pas seulement un grand physicien mais aussi un homme de culture, dont l’œuvre a été irriguée par le souci de la cohérence de nos savoirs et par l’exigence qu’ils créent un véritable dialogue avec le monde qu’ils cherchent à décrire.
Les séminaires visent à coupler l’information sur les questions et les enjeux des sciences contemporaines, à une réflexion sur leurs rapports, leurs convergences et leurs divergences. Ainsi, chaque personnalité invitée présentera la démarche propre de sa science, sur un mode qui en éclaire la spécificité par rapport à un thème commun défini chaque année.
Il s’agira donc de « penser la science » à partir de contrastes forts, faisant ressortir les reliefs du paysage des pratiques scientifiques contemporaines.