Penser la science

 

Penser la science

« Penser le nucléaire : un an après Fukushima »

École d’Été 2010 « Penser le travail »
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École d’Été 2009 « Penser la ville »

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Résumés des exposés

Le salariat peut-il s'accommoder d'une pluralité de modes d'existence?
Mateo Alaluf
Depuis trois décennies, l'insécurité de l'emploi, la dégradation des conditions de travail et la persistance du chômage s'accompagnent d'un retour en force du puritanisme du travail. Le salariat, dans la tradition du mouvement ouvrier, conserve-t-il encore dans ce contexte un potentiel d'émancipation sociale? Est-il concevable, dans une société salariale, de reconnaître une activité comme professionnelle en dehors du marché du travail? Le salaire rémunérerait dans cette hypothèse des personnes différemment et librement actives. L'activité économique échapperait en conséquence à la logique de la marchandise. Libéré de la « valeur travail » par « la puissance du salariat » (Bernard Friot), le travail s'accomplirait alors en quelque sorte comme fondement de la valeur.

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Le travail politique. Entre servitude et émancipation démocratique.
Isabelle Ferreras
Géré comme un facteur de production parmi d'autres de l'équation capitaliste, le travail engendre pression, souffrance et souvent sentiment de servitude. Pourtant, l'expérience du travail est malgré tout marquée par une aspiration radicale à l'émancipation. En effet, le travail, pour ceux qui en ont, représente l'expérience politique par excellence. Dès lors, parce qu'elle est animée d'une attente de justice démocratique qui est niée, l'expérience du travail contemporain exige de penser d'autres institutions - démocratiques - pour le gouvernement des entreprises.

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L'emploi peut-il continuer à être la matrice du travail? L'enjeu des retraites.
Bernard Friot
Les pensions, comme salaire continué, sont la reconnaissance à vie de la qualification personnelle du retraité, qui va pouvoir travailler en étant libéré du marché du travail et de l'emploi. Pourquoi ce qui est bon après 60 ans ne le serait-il pas avant?

Insertion, activation et accompagnement des chômeurs?
Mejed Hamzaoui
La lutte contre le chômage de longue durée et l'exclusion est devenue au cours des dernières années un enjeu politique majeur dans les pays de l'Union européenne : partout, les pouvoirs publics expérimentent et généralisent les dispositifs d'activation de l'allocation du chômage et de l'aide sociale (politique dite « active »).
L'objet de mon intervention porte sur le glissement progressif d'une problématique à l'origine centrée sur l'emploi et la protection sociale vers une gestion de l'insertion et de traitement social du chômage. C'est dans cette situation de glissement largement déterminée par la dérégulation des protections sociales et du marché de travail qu'un secteur de l'insertion a émergé et s'est développé. Ainsi se dégage une zone à l'intersection de la logique du travail et de l'assistance sociale qui s'adresse à des personnes qui ne relèvent véritablement ni d'une catégorie (statut de travailleur), ni de l'autre (statut d'assisté) mais constituent des groupes produisant l'émergence des emplois d'un «nouveau type » (activation de l'aide sociale et de l'allocation de chômage, parcours d'insertion, employabilité, etc.).

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Le travail sans valeur : expansion et banalisation du travail au noir.
Estelle Krzeslo

Est-ce que les sociétés modernes qui exaltent la cohésion sociale et le bien-être de tous peuvent se priver du travail au noir, donc de la coexistence d'espaces productifs porteurs de valeur et bien régulés et d'espaces d'exploitation sans règles ni valeurs?
Alors que les Etats des pays développés s'efforcent d'en réduire l'ampleur en assouplissant le droit du travail, le travail au noir ne cesse de s'accroître et en plus, il se banalise. La communication voudrait aborder cette évolution paradoxale en reprenant un certain nombre d'informations et de questions issues d'enquêtes et de recherches récentes, menées en Belgique et dans quelques pays européens.

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Le travail, une invention néolithique?
Laurence Roudart
Le travail - ensemble des activités préméditées, coordonnées et exécutées pour se procurer des biens ou des services considérés comme utiles - n'est pas une invention néolithique.
Depuis leur origine, les êtres humains travaillent pour se procurer toutes sortes de matières premières, vivantes ou inertes, et pour les transformer en aliments, en vêtements, en abris, en armes ou en outils. Ce que certaines sociétés humaines ont inventé au Néolithique, c'est le travail agricole, qui consiste à cultiver des plantes et à élever des animaux, pour les multiplier et en tirer davantage de produits et de services. Par la suite, le travail agricole est devenu largement prépondérant. Et, aujourd'hui, la population agricole active mondiale, qui représente encore un peu plus de 40% de la population active totale du monde, n'a jamais été aussi nombreuse.

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L'autonomie dans la prestation de travail.
Evelyne Serverin
Qui dit contrat de travail dit subordination. Qui dit contrat d'entreprise dit indépendance. Dans un monde juridique bien construit, la frontière devrait être étanche entre le travail «subordonné », dirigé par celui pour le compte de qui est exécutée la prestation, et qui en assume le risque, et le travail «indépendant », dirigé par celui qui exécute une prestation pour autrui, et qui assume la responsabilité de son exécution. Or l'exécution concrète de la prestation fait apparaître de l'autonomie dans le contrat de travail, et de la dépendance économique dans le contrat d'entreprise. Nous montrerons comment le droit gère ces frontières, et tenterons d'évaluer les conséquences concrètes de la proclamation d'autonomie pour les salariés.

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Mal-être au travail.
Jean-Maxime Stengers
Les situations de mal-être, voire de souffrance, au travail ont existé de tout temps.
Pour différentes raisons, elles ont cependant tendance à s'accroître dans des proportions inquiétantes, et ce, dans une relative indifférence que ne viennent troubler que les cas de suicide qui en sont l'expression ultime.

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De la qualification aux compétences.
Marcelle Stroobants

Avec l'avènement du salariat, la formation et l'emploi se sont dissociés et la qualification professionnelle des travailleurs est devenue l'objet et l'enjeu de négociations. Des dispositifs complexes se sont mis en place de manière à stabiliser collectivement les modalités de reconnaissance de ces qualifications. Or, depuis la fin du XXe siècle, de nouvelles procédures d'évaluation sont mises en oeuvre au travail et en formation, prétendant accéder aux compétences effectivement à l'oeuvre dans l'action. Comment y est-on arrivé et avec quels effets?

Une histoire de la notion de travail pour penser les problèmes de l'heure.
François Vatin

Cet exposé a pour ambition de faire un bilan de l'ensemble des significations recouvertes par la notion de travail à travers un parcours dans une histoire croisée des sciences de l'homme et des sciences de la nature depuis le XVIIIe siècle. Cette décomposition conceptuelle d'une notion du sens commun permet de déjouer un certain nombre d'apories des débats contemporains. Elle conduit notamment à dépasser les représentations énergétistes encore très prégnantes, mais aussi à clairement différencier le travail des institutions sociales qui l'encadrent, et, notamment, de l'institution salariale qui domine aujourd'hui dans nos sociétés.

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«Lorsqu'un outil est ébréché, on le jette ». Enjeux et conséquences de la définition des maladies professionnelles.
Laurent Vogel
L'apparition du concept de risque professionnel, appliqué d'abord aux seuls accidents du travail, ensuite aux maladies dites professionnelles, a permis de banaliser les atteintes à la santé au travail dans un contexte qui les éloignait de l'analyse des inégalités sociales de santé et des politiques de santé publique. La prévention a été sacrifiée au profit de l'indemnisation de manière à ne pas remettre en cause l'autorité patronale dans l'organisation du travail.

Les évolutions des conditions de travail. Approches croisées par des enquêtes statistiques et des études ergonomiques.
Serge Volkoff
Le progrès technique s'accélère, les emplois tertiaires se développent, les qualifications s'élèvent; peut-on compter sur ces évolutions pour entraîner une amélioration des conditions de travail? En recourant à des enquêtes statistiques de divers niveaux (entreprise, pays, Europe) et à des études ergonomiques dans divers secteurs, nous essaierons de montrer que cette amélioration ne va pas de soi, pour des raisons liées notamment aux processus d'intensification du travail, qui bouleversent les cadres temporels de l'activité professionnelle.

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